Aujourd’hui j’avais envie de vous parler d’un sujet vaste, complexe, qui peut nous prendre énormément d’énergie et de cerveau disponible. Un sujet qui est certainement à l’origine de nos plus grandes joies mais aussi peut-être de nos souffrances les plus aiguës: les relations que nous entretenons avec les autres.
Elles sont le fruit de notre relation à soi et déterminent notre relation au monde.
En effet, la relation que nous entretenons avec nous-même induit très largement le type de relation que nous allons pouvoir entretenir avec les autres et donc avec le monde extérieur.
Notre relation à nous-même définit de quel endroit, c’est-à-dire à partir d’où nous interagissons avec autrui.
Parlons nous d’un lieu pacifié, sécurisé et serein dans lequel on se sent en confiance ou au contraire nous adressons nous aux autres à partir de nos insécurités et de nos peurs? Notamment la peur d’être jugé, rejeté, mal aimé etc…
Lorsque cela est intégré, il laisse apparaître le caractère primordial de la qualité de sa relation à soi, si on veut espérer nouer des relations de qualité avec les autres et avec le monde.
Pour ceux qui on déjà lu mes postes précédents, vous vous rappelez peut-être que j’ai cité les relations de qualité comme constituant un des piliers de notre Santé.
Au même titre que l’alimentation, l’hygiène de vie (repos, sommeil, activité physique adaptée, environnement, soleil), la dimension émotionnelle (reconnaitre, vivre exprimer ses émotions) et la dimension spirituelle (donner un sens à son existence, savoir ce qui est important pour nous et pouvoir l’incarner au quotidien).
Nous sommes des êtres sociaux et très dépendants à la naissance de l’autre. La relation est alors en tout premier lieu une question de survie. En grandissant, il ne s’agit peut-être plus de survie, mais la relation garde un rôle primordiale dans notre bien-être, notre qualité de vie et donc notre Santé.
A une extrémité du spectre relationnel, il y a les relations qui nous apportent énormément de bien-être: elles concourent à notre estime de soi, nous enrichissent, c’est un lieu où on peut échanger, donner et recevoir en toute confiance, où on se sent en sécurité, elles nous procure de la joie.
A l’opposé, il y a les relations qui nous rendent mal à l’aise, nous contraignent à faire semblant ou en tous cas à corrompre notre authenticité pour des raisons pas toujours identifiées. Elles font baisser ou mettent à mal notre estime, et notre amour propre, elles font ressortir des traits et des comportements dont nous ne sommes pas fières, ou qui ne sont pas alignés avec ce qui est juste pour nous. Elles nous font souffrir.
Entre les deux, il y a tout un éventail de modes relationnels qui vont d’un bout à l’autre du panel.
Qu’est ce qui différencie ces différents types de relations?
On pourrait être tenté de répondre que c’est l’autre, qu’il est la problématique puisque entre deux relations, la variable d’ajustement, c’est l’autre…
Ça n’est pas tout à fait vrai mais ce n’est pas tout à fait faux non plus…
Ce qui fait la relation, c’est la dynamique qui se crée entre les deux individualités. C’est la relation en elle même, la combinaison unique qui résulte de l’interaction de deux êtres uniques eux aussi.
Ainsi, le monde n’est pas divisé en sous groupes ou catégories: d’un côté les « bonnes » personnes, qui voudraient faire le bien autour d’elles, seraient compréhensives et bienveillantes et de l’autre les «mauvaises » personnes qui seraient jalouses, envieuses, égoïstes avec de mauvaises intentions. Avec au milieu les personnes neutres, ou un peu bienveillantes ou un peu malfaisantes…
Le monde est en fait composé de personnes qui ont chacune leurs forces et leurs fragilités, des capacités et des ressources plus ou moins importantes qui leur sont propres, et aussi des failles plus ou moins profondes.
Ces personnes sont amenées à interagir avec d’autres et ces interactions feront ressortir parfois des caractéristiques perçues comme positives dans notre société (bienveillance, empathie, générosité, écoute etc…) parfois des caractéristiques perçues comme négatives (égocentrisme, égoïsme, jalousie etc…). Une même personne pourra donc être perçue de manière complètement différente en fonction de la relation dans laquelle elle se trouve, et de la personne qui se trouve en face.
Lorsqu’une relation est « bonne », c’est simplement que notre sécurité est suffisante compte tenu de ce que nous renvoie l’autre de nous même. Ou que la sécurité de l’autre est assez importante pour compenser et combler notre propre insécurité sur le sujet en question. Ou encore que notre propre sécurité permet de « pacifier » la relation malgré l’insécurité de l’autre.
Lorsque la relation est « mauvaise », au contraire c’est que notre ancrage est insuffisant pour faire face à l’insécurité qui nous est renvoyée dans la relation. Et que la personne en face n’a pas suffisamment de ressources à ce niveau pour compenser notre difficulté ou, a fortiori, a elle-même une insécurité située au même niveau.
Donc, pour résumer, la qualité d’une relation ne dépend pas que de vous, ne dépend pas que de l’autre, mais de là où chacun en est au moment de la mise en relation. La relation dépend de l'interaction toute spécifique entre les différents niveaux de failles, insécurités, confiance, sécurité, sérénité etc... des parties prenantes à la relation.
Après il est important de se questionner: si une personne rencontre souvent le même schéma problématique dans différentes relations, il est fort à parier qu’une faille personnelle plus ou moins importante est à l’oeuvre, qu’un manque d’ancrage et de sécurité existe à un ou plusieurs niveaux. Ainsi en l’identifiant, en la conscientisant et en agissant dessus il sera possible de pacifier voire améliorer la relation aux autres sans que ces derniers ne modifient leur comportement a priori. (Leur comportement sera cependant peut être modifié car la dynamique relationnelle aura changé).
Il est possible d’entretenir de bonnes relations avec une personnes qui auraient une grande insécurité si notre propre sécurité a une assise assez solide et un niveau suffisamment élevé.
Toutefois, nous avons chacun nos limites, parfois l’autre a des difficultés telles qu’il ne nous est pas possible, en l’état actuel de nos ressources de compenser cette insécurité sans nous mettre en difficulté nous même.
Ainsi en travaillant sur votre ancrage et sur votre propre sécurité, vous pourrez vraisemblablement améliorer un grand nombre de vos relations qui commencent en fait par la qualité de la relation que vous entretenez avec vous-même.
Mais vous vous heurterez parfois, peut-être, à vos propres limites en miroir aux difficultés de l’autre.
Si une relation est vraiment problématique, voire nuisible et que vous avez la sensation qu’elle met en danger votre santé psychique, émotionnelle voir physique; Il est alors de votre responsabilité de vous en protéger, pour protéger votre intégrité. Cela peut être en vous mettant en retrait de la relation, ou en la laissant délibérément à un niveau superficiel qui ne vous mettra pas en difficulté (si cela est possible).
Cette mise à distance peut être mise à profit, si vous le souhaiter, pour travailler sur vos propres ressources, mais il appartient à l’autre de travailler sur celles qui lui sont propres.
Même avec de la bonne volonté, vous ne pouvez pas et vous n’avez pas la charge d’être le thérapeute de votre entourage, famille, amis ou autre. Il a sa propre part de responsabilité concernant sa propre relation à lui, aux autres, au monde.
Peut être que votre « travail » suffira pour renouer une relation satisfaisante, ou peut être pas.
Il est important d’être lucide et honnête par rapport à ses propres difficultés, de prendre la responsabilité qui est la votre et de laisser à l’autre celle qui lui appartient.
Dans tous les cas, la difficulté relationnelle ne fait pas de l’autre ou de vous même une mauvaise personne mais une personne qui n’a pas suffisamment de ressources et de capacités dans une situation donnée.
Sachez vous préserver et prendre votre part de responsabilité, pour être dans une relation, ou une non-relation, choisie et sereine.
Ce que vous pouvez faire, c’est améliorer vos ressources et être en capacité de voir, poser et prendre la responsabilité de vos limites quand cela s’impose pour préserver votre bien-être .
Ce que vous ne pouvez pas faire, c’est changer l’autre ou votre environnement, c’est vouloir combler l’intégralité des limites de l’autre, ou porter la responsabilité des incapacités de l’autre. Il faut savoir faire preuve d’humilité et de lucidité.
Dans l’idéal, il ne faut pas perdre de vue que l’absence ou la piètre qualité d’une relation ne fait pas des individus qui y participent des personnes « mauvaises » même dans le cas de comportements perçus comme problématiques.
Pour illustrer cela, j’aime beaucoup faire référence à la fable racontée dans le dessin animé « Kirikou et la sorcière ». Durant tout le film (attention spoiler :-) Kirikou se demande pourquoi Karaba la sorcière est si méchante. Elle tyrannise les villageois et est même réputée pour les manger. A la fin de l’histoire, Kirikou découvre que la sorcière souffre énormément à cause d’une grosse épine qui est plantée exactement au milieu de son dos, si bien qu’elle est incapable de l’enlever seule, en plus du fait qu’elle redoute la douleur encore plus insupportable qu’elle anticipe si on venait à la lui retirer. Sa méchanceté se révèle être un symptôme proportionnel à sa souffrance et à sa peur.
Cette fable peut paraître simpliste, mais je trouve qu’elle illustre bien le fait qu’un comportement perçu comme difficile ou problématique dans une relation est le symptôme d’une douleur, d’une souffrance, d'une insécurité ou d’une difficulté que la personne n’est pas en capacité de gérer.
Au fil de la pratique de la sophrologie, il est possible de travailler et améliorer son ancrage physique, entrainant en parallèle un sentiment de sécurité de conscience puis de confiance en soi.
L’écoute et la reconnaissance de ses sensations, permet de prendre conscience de ses propres schémas mentaux et conditionnements permettant de s’en défaire et ainsi de faire émerger son « vrai » soi: ce qui est juste pour soi ainsi que les parts de nous-même non négociables.
Cela permet également de reconnaître ses propres limites. Travailler sur ces ressources permet d’en avoir suffisamment pour être en mesure d’exprimer et poser ses limites.
Dans le cadre des relations, pratiquer la sophrologie permet d’avoir un meilleur ancrage et des ressources qui « désactivent » le pouvoir du regard et des jugements émanants de l’autre.
Lorsque notre confiance dans nos ressentis a été suffisamment cultivée, le jugement de l’autre peut être laissé à sa juste place, c’est-à-dire un jugement qui appartient à l’autre et qui peut permettre de se questionner mais n’a plus le pouvoir de remettre ses propres fondements en question.
Il est possible d’acquérir la capacité de se nommer, sans besoin de se revendiquer ou de se justifier, et donc en n’ayant plus besoin de recueillir l’assentiment, l’approbation ou la reconnaissance d’autrui quelqu’il soit: parents, conjoint, amis, famille mais aussi soignants, médecins ou spécialistes.
Cela ne signifie pas que la reconnaissance par l’autre n’a aucune importance: elle compte et apporte du réconfort et du soutien nécessaires. Mais seulement que, dans le cas où elle n’est pas présente, on ne se sent pas remis en question concernant la légitimité et la réalité de nos ressentis.
La souffrance engendrée est donc moins importante et les relations avec les personnes qui n’ont pas la connaissance, les facultés ou les ressources pour comprendre peuvent tout de même exister de façon pacifiée (en reconnaissant et acceptant ses limites et les limites de l’autre).
Quand la pratique est régulière, elle permet de faire la différence entre ce qui émane de soi et ce qui émane de l’autre. Ainsi, il est possible de prendre la responsabilité de ses propres émotions et de laisser à l’autre la responsabilité des émotions qui sont les siennes.
Les relations qui résultent de ces transformations sont plus authentiques, plus justes, plus conscientes, plus équilibrées, plus responsables, et donc potentiellement plus épanouissantes et génèrent moins de frustrations et de difficultés.
La sophrologie existentielle permet de cultiver son authenticité, de reconnaître les parts de nous-même non négociables et d’acquérir les ressources suffisantes pour les exprimer et les incarner.
Etre soi même et entretenir des relations épanouissante induit obligatoirement de se « respecter » et donc d’être en capacité de reconnaître et poser ses propres limites.
N’est ce pas cela la liberté? La possibilité d’être qui on est vraiment? Cette possibilité demande à cultiver sa responsabilité: être en mesure d’assumer les conséquences de l’exercice de sa liberté…
C’est tout cela la sophrologie existentielle! Si cheminer avec moi sur cette voie vous intéresse n’hésitez pas à prendre contact en passant par mon site ou mes réseaux sociaux. Et je reste à votre écoute pour répondre à vos questionnements ou interrogations.
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