« La Sophrologie, c’est de la relaxation»…
Ah oui vraiment? Vous croyez?
Quand je regarde, a posteriori ce que ma pratique m’a permis de traverser ce qu’elle m’a appris et continue de me faire découvrir, et quand j’observe ce qui se passe dans mon cabinet, ça n’est pas exactement ce que je vois…
Alors OUI… mais pas que!
«La Sophrologie commence là où la relaxation s’arrête » disait à ce sujet le professeur Alfonso Caycédo (fondateur de la pratique). Car si vous venez voir une Sophrologue, notamment de l’école existentielle, uniquement pour vous détendre, vous relaxer, vous faire du bien, vous changer les idées etc… payez-vous plutôt un bon massage ou faite vous couler un bain! Vous n’êtes pas au bon endroit.
Car si effectivement, la Sophrologie utilise la relaxation dans sa pratique, elle s’en sert comme un moyen d’accéder à autre chose de beaucoup plus profond et complexe.
En effet, passer par un accompagnement par la Sophrologie est loin d’être toujours confortable, ça n’est pas une sinécure;) La pratique vous met en contact avec la réalité, avec ce qui est là, en vous. Et forcément cela n’est pas toujours agréable à traverser. Et c’est justement l’espace idéale pour y accéder en toute sécurité quand cela se présente: colère, tristesse, peur, frustration, impatience, agacement (et plus si affinité).
Attention, comprenez moi bien, cette «phase» de relaxation existe et elle est extrêmement importante dans le processus, elle est même indispensable! Nécessaire, mais pas suffisante…
Y accéder peut prendre plus ou moins de temps dans la séance ou dans l’accompagnement selon où le pratiquant se situe au niveau de ses tensions physiques et psychiques. Il faut faire des stimulations de «nettoyage» pour relâcher petit à petit toutes les crispations, les évacuer et lâcher les émotions qui vont avec. Caycédo a appelé cela le cycle « réductif », qu’il faut entendre comme dans l’expression « réduire une fracture »: la pratique va permettre de rétablir, à son rythme, la communication parfois interrompue entre le mental et les sensations corporelles (siège des ressentis, des sensations et des émotions) et instaurer une fluidité dans cette communication.
La relaxation a un autre intérêt: elle permet d’installer l’ancrage physique, la sensation d’Être (conscience de soi) et également de cultiver ses propres ressources pour se sentir en sécurité, et en présence de sa corporalité. Cela sert de base de départ sécurisée pour aller explorer ce qui se présentera au cours de la séance ou de l’accompagnement.
Grâce à la relaxation, le pratiquant pourra également entrer dans un état de conscience modifiée que nous appelons dans la pratique l’état sophroliminal. Il s’agit d’un état similaire à l’état hypnagogique que nous connaissons quand nous nous endormons (entre veille et sommeil).
À ce stade, nous pourrions nous arrêter là. Les effets de la pratique sont déjà bénéfiques. Cependant, comme je vous le disais plus haut, il s’agit d’une étape du processus qui permet d’accéder à autre chose.
Durant la séance, l’état sophroliminal va permettre de sortir de sa conscience ordinaire, c’est à dire de l’état dans lequel nous sommes quand nous ne prenons pas garde à notre présence corporelle et à nos sensations physiques.
Durant la séance, je vais avoir la possibilité de m’écarter de ce que je pense: c’est à dire ce que je sais, pour me rapprocher de ce que je ressens: ce que je suis.
Là où c’est encore plus intéressant, c’est que dans ce que je sais, dans ce que j’ai appris ou acquis, il y a tous mes schémas mentaux, mes automatismes, mes croyances, et bien sûr mes mécanismes de défenses. Ces mécanismes, que je peux traîner depuis des années, voire depuis l’enfance. Ces mécanismes qui m’ont peut être été utiles à un moment de mon existence, mais qui ne le sont plus forcément aujourd’hui, ou qui ne m’appartiennent pas (éducation, injonctions, pressions diverses et variés auxquelles nous sommes soumis depuis l’enfance).
Dans un premier temps, ces mécanismes vont pouvoir être observés. Cette simple observation est déjà une prise de recul, une mise à distance qui permet de les conscientiser. L’étape suivante est qu’ils vont se désamorcer sous l’effet de cette conscience, devenir de moins en moins puissants jusqu’à dans certains cas devenir inactifs. Parfois, une pratique plus longue est utile pour cela. Comme disait Caycédo «la répétition vivantielle transforme ». C’est l’accès régulier et répété à cet état de conscience modifié qui permet d’accéder à ce mécanisme de désactivation des systèmes de défenses inutiles.
Cette capacité nouvelle de se relier directement à ses ressentis, tout en abaissant la puissance du filtre du mental va également permettre d’aller à la rencontre de Soi. Plus libre de mes croyances et des diverses injonctions de mon environnement, je peux répondre à certaines questions: comment je me sens face à telle situation? face à telle ou telle personne? Qu’est ce qui me fait (vraiment) vibrer? qu’est-ce qui est important pour moi? Quelles sont les parts de moi non négociables? Quelles sont mes limites, mes aspirations?
Je peux alors accéder à mes valeurs profondes et aller à leur rencontre.
Nous sommes dans une exploration. Mais cette conscience couplée à de la sécurité et de la confiance peut alors devenir un nouvel «art de vivre ».
Être en mesure de se connecter à ses ressentis, ses sensations, ses émotions, c’est être en contact avec soi. Avoir la sécurité et les ressources pour les reconnaître, le accueillir et les incarner c’est Être Soi ».
Es-ce que vous aussi vous pensiez que la Sophrologie était une pratique limitée à de la relaxation? Est-ce que vous pensiez que la Sophrologie pouvait permettre d'aller à la rencontre de Soi?J’espère que ce post vous a été utile pour comprendre la différence.
Alors, pourquoi ne pas essayer? Faire l’expérience de cette pratique psycho-corporelle? Il y a surement un.e sophrologue près de chez vous avec qui faire quelques séances. Si c’est un.e sophrologue de l’école existentielle, son approche sera similaire à celle que je décris dans mes posts ;)
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