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Le mythe de la caverne de Platon, allégorie de l'objectif fondamental de la Sophrologie

Le mythe de la caverne écrit par Platon est extrêmement intéressant à étudier et bien connu des sophrologues. En effet, le professeur Alfonso Caycédo, fondateur de la Sophrologie, utilise cette allégorie pour illustrer les différentes étapes de dévoilement de la conscience au cours d’une pratique régulière.


Je trouvais intéressant de revisiter avec vous ce mythe et de vous en parler avec cette approche spécifique, pour que vous puissiez vous représenter l’objectif fondamental de la pratique.


L’Allégorie de la caverne se retrouve au livre VII de La République écrit par Platon courant du 4ème siècle avant JC. Je vous conseille, si cela n’est pas déjà fait, (ou si cela remonte à votre cours de philosophie de terminale), de (re)lire La caverne. Le mythe ne fait que 2 ou 3 pages qui se trouvent facilement en pdf via internet.


Platon y rapporte une discussion entre Socrate et un disciple, Glaucon, sur les sujets de l’ignorance et de l’instruction.

Socrate décrit le monde dans lequel vivent les humains comme une caverne. Ils y vivent dans son fond, depuis la naissance, enchaînés par les jambes et par le cou, de sorte qu’ils ne peuvent pas tourner la tête. La lumière vient d’un feu, derrière eux, allumé en hauteur et projette sur le mur du fond de la grotte les ombres des objets qui se trouvent entre eux et le feu.


Les humains, qui n’ont jamais rien vu d’autres que ces ombres, et qui n’ont pas la possibilité de voir la scène autrement, sont persuadés qu’il s’agit des objets eux même. Ces ombres sont leur réalité. Il ne leur est pas possible d’imaginer que les vrais objets se trouvent derrière eux et que ce qu’il voit ne sont en fait que des ombres projetées.


Pour faire simple, pour Platon, les ombres projetées sur le mur de la grotte sont le monde de l’ignorance. Dans le langage courant, nous pourrions appeler cela la réalité subjective d’une personne. C’est la perception qu’elle a de sa réalité compte tenu de sa propre situation.

En Sophrologie, nous appelons cet état de conscience, la conscience ordinaire ou naturelle. C’est la conscience qui m’est transmise par ma famille, mon milieu au sens large, le lieu où je vis, l’époque à laquelle je vis etc. En dehors de toute prise de conscience.


Là où se trouve les objets projetés et non plus leur ombre, est le monde de l’éducation de Platon. C’est ce que nous pourrions appeler la réalité objective. C’est à dire ce qui apparaît, ce qui est, avec une neutralité d’affect, une suspension de jugement, et donc en dehors de toute situation spécifique subjective. La réalité objective ne peut s’entrevoir qu’en ayant conscience de sa propre subjectivité.

En Sophrologie, Caycédo décrit cette réalité comme celle qui se dévoile au fur et à mesure des pratiques répétées de séances. En effet, durant les séances de Sophrologie, la personne qui pratique est invitée à lâcher prise sur son savoir et ses croyances. Elle est invitée à se reconnecter à ses ressentis, à ce qui est là ici et maintenant, et à se détacher de ses mécanismes mentaux, de ses représentations, de ses automatismes, de ses mécanismes de défense. Elle est invitée, petit à petit, à prendre conscience de ses filtres, qu’elle met sur l’existence, et donc de sa subjectivité, pour s’en détacher.


Et enfin l’extérieur de la caverne est le monde de la connaissance de Platon. C’est l’objectif du Philosophe, sa quête du savoir, de la vérité et du sens.

En Sophrologie, nous appelons cela la conscience sophronique, c’est l’objectif fondamental, la visée existentielle de la pratique. C’est une conscience de Soi en train de vivre dans l’ici et maintenant, libéré.e de ses conditionnements et représentations construites. Libéré.e des mécanismes de défense qui ne nous sont plus utiles ou qui ne nous appartiennent pas. C’est être conscient de sa propre subjectivité pour permettre une transformation. Ce qui permet une toute nouvelle relation à Soi, aux autres et au monde.


Pour aller plus loin, Platon tire plusieurs leçons de cette situation dans laquelle se retrouve les humains enchainés dans cette grotte:


Socrate explique à Glaucon qu’il serait maltraitant de délivrer une personne de ses chaînes et de l’entrainer dehors pour lui dévoiler la réalité. Elle serait complètement éblouie par la lumière extérieure, ne comprendrait pas ce qui lui arrive, et cela pourrait violemment la déstabiliser en laissant toutes les fondations de son univers s’effondrer. Ainsi Socrate explique à son disciple que la découverte de la réalité objective ne peut être que volontaire, personnelle et se faire petit à petit.

En Sophrologie, comme dans d’autres pratiques, on ne touche pas aux croyances des personnes qui nous consultent. On les accompagne pour qu’elles aient les ressources pour tourner elles-même la tête, si elles le souhaitent, et à leur propre rythme. Il est très important que le praticien écoute de façon bienveillante et sans jugement, sans projeter ses propres croyances. (Il est pour ça nécessaire que le sophrologue pratique lui-même personnellement et régulièrement). Selon la structure de la personne qui nous consulte et la rigidité de cette structure, agir différemment sera au mieux contre productif au pire cela peut être violent et déstabilisant.


Platon nous explique que si une personne qui a atteint le monde de la connaissance revient dans la grotte pour raconter sa découverte aux autres, restés enchaînés, il risque de se heurter à de l’incompréhension, à de la moquerie, voire de la violence.

Comme dit plus haut, il est contre productif de venir heurter les croyances des autres, et d’essayer de les convaincre par la parole, en dehors de toute expérimentation. Il faut avoir la sagesse et la patience de laisser chacun se défaire de ses entraves. Pour cela il faut qu’il dispose d’un certain nombre de ressources dont: suffisamment de sécurité et de confiance.

Le sophrologue, notamment grâce à la relation d’alliance qu’il installe, est là pour créer un environnement sécurisant et sécurisé, pour accompagner cette transformation sans jamais la brusquer ni être dans une posture de suggestion ou de « coaching ». Seule la personne elle-même sait ce qu’elle ressent et ce qui est juste pour elle. Et il est important qu’elle y aille par elle même et à son rythme.


Le mythe de la caverne a près de 25 siècles, mais il reste d’une justesse et d’une sagesse profonde. Il peut trouver son application dans bon nombre de dimensions de l’existence: relation aux autres, éducation, management etc.

La bonne nouvelle, c’est que Platon nous explique qu’une fois sorti de la caverne, il ne nous est plus possible de retourner y vivre et de croire que les ombres projetées sont une réalité. La Sophrologie permet d’acquérir des outils et une méthode pour s’entraîner et se détacher de ses croyances, automatismes, schémas mentaux et mécanismes de défense. Sa pratique transforme, car elle transforme notre conscience.


N’hésitez pas essayer, à tester, il y a surement un.e super sophrologue près de chez vous. Si vous avez des questions ou besoin de renseignements, contactez-moi.

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